jeudi 27 août 2015

Gardiens des Cités perdues, de Shanon Messenger


Coup de cœur pour ce roman ! Malgré de nombreuses bonnes critiques que j'avais lues ou entendues à son sujet, j'avais peur que l'histoire soit trop enfantine pour moi, adulte, et qu'elle ne m'emporte pas. Et bien c'est tout le contraire qui s'est passé! 

C'est l'histoire de Sophie Foster qui a 12 ans. Depuis l'âge de 5 ans elle entend les pensées des gens et grâce à sa mémoire photographique elle dispose de capacités mentales extraordinaires. La preuve, elle est déjà en terminale! Malheureusement, ses talents la rendent spéciale aux yeux des autres et lui gâchent la vie. Considérée comme un monstre, une anomalie par ses camarades elle ne parvient pas à s'adapter ni à s'intégrer. Un jour qu'elle est encore mise à l'écart par les autres élèves, elle fait la connaissance d'un garçon d'à peu près son âge, Fitz. Celui-ci avoue la chercher depuis longtemps et lui révèle sa véritable identité. Sophie n'est pas humaine, c'est une elfe comme lui. Evidemment elle n'en croit pas un mot, il va alors l'entraîner avec lui dans son monde pour une visite express et lui promet de revenir la voir le lendemain. A partir de là, la vie de Sophie va entièrement changer. Créatures merveilleuses, mondes perdus, pouvoirs magiques, ce qu'elle va découvrir va dépasser son imagination et remettre totalement en question la conception qu'elle s'était faite du monde. Mais cet univers merveilleux recèle aussi sa part d'ombres, et Sophie n'est pas aussi étrangère aux Cités perdues que ce que ces nouveaux amis veulent lui faire croire.

Voici un roman de fantasy pour la jeunesse qui a tous les ingrédients pour devenir une grande saga! Shannon Messenger réussit à nous entraîner dans un monde magique qu'on pensait avoir vu et revu et pourtant tout fonctionne, rien ne lasse. L'intrigue, bien construite, est amenée peu à peu, en douceur pour finir sur plusieurs révélations, de plus, les personnages sont tous intéressants et attachants, ce qui rend l'histoire d'autant plus captivante. Sophie est une ado un peu timide et peu sûre d'elle, gentille, intelligente et sensible; quant à ses amis, ils ont tous un petit quelque chose de touchant, qu'ils soient jeunes ou moins jeunes. De grands moments d'émotions sont aussi au rendez-vous (je me suis surprise à avoir la larme à l’œil)! Bref, un univers à la fois familier et original, une ode à la magie, à l'amour filial, à l'amitié, pour une lecture des plus agréables! Nul doute que je lirai la suite!

Gardiens des Cités perdues, Shannon Messenger, Lumen, 2014

vendredi 14 août 2015

"Chaque soir à onze heures" de Camille Benyamina et Eddy Simon

Willa Ayre vit à Paris. Ses parents sont séparés. Entre sa mère qui court la France pour organiser ses casting de Miss et son père, artiste contemporain qui multiplie les conquêtes, elle se retrouve souvent seule à la maison. Heureusement elle est bien entourée  par ses amis, la plantureuse Fran et son frère, le beau et très populaire Iago, qui est aussi l'amoureux de Willa. 
Un soir alors que Fran organise sa fête d’anniversaire et que Iago est distant avec elle, Willa fait la connaissance de Edern Fils-Alberne, un garçon plutôt bizarre et réservé, fils d’anciens amis des parents de Fran et Iago. Elle sympathise avec lui. C’est grâce au mini concerto de saxo qu’elle donne en l’honneur de Fran que Edern la contacte et lui propose de venir chez lui pour accompagner sa sœur Marni qui joue du piano. Pour faire plaisir à sa petite sœur, Willa se rend chez eux et découvre une famille sympathique mais très marquée par la mort tragique des deux parents. Sa curiosité augmente quand Marni lui révèle un mystère qui plane sur leur sombre et étrange demeure : chaque soir à onze heures, très précisément, la pendule s’arrête et Marni sent comme une présence froide qui lui tourne autour. Or, c'est à onze heure que leur mère s'est donné la mort. De plus, depuis qu’elle a fait connaissance avec Edern, la vie de Willa est menacée à plusieurs reprises par un homme qui semble lui en vouloir…
           
       

Adaptée du roman éponyme de Malika Ferdjoukh, qui était déjà une vraie réussite, la version dessinée de Camille Benyamina et Eddy Simon, est un bijou!

La trame du roman, même s'il y a des ellipses du fait du support, est parfaitement respectée. Le mystère, l'amour et le petit côté fantastique sont bien présents et les auteurs ont parfaitement su s'approprier le roman et rendre compte de son ambiance hivernale, romantique et inquiétante. Les dessins au tracé impeccable de Camille Beyamina (déjà remarquée par le magnifique Violette Nozière, vilaine chérie) et les couleurs chatoyantes apportent un bel écrin à l'histoire de Malika Ferdjoukh. Un album qui se lit d'une traite et avec gourmandise !
                       
Chaque soir à onze heure, Camille Benyamina et Eddy Simon, Casterman, 2015

jeudi 6 août 2015

"Inhuman" de Kat Falls

Bienvenue aux Etats-Unis dans un futur proche. Le pays est désormais divisé en deux partie : à l'ouest, la zone saine où vivent les survivants d'un virus dévastateur et leurs descendants; à l'est, la zone sauvage où sévit toujours le virus. Ce virus, le ferae, qui dissémina 40% de la population des Etats-Unis, transforme les humains en bêtes féroces et les animaux en êtres hybrides monstrueux. 
Lane, 17 ans vit à l'ouest avec son père. La zone sauvage est pour elle comme pour tous les habitants de l'Ouest, un mystère. On raconte des histoires terribles sur l'Est mais personne n'a vraiment pu vérifier leur véracité car un mur immense de 200 mètres de haut et s'étalant sur plusieurs centaines de kilomètre sépare les deux zones. La règle est très stricte, toute personne qui franchirait le mur serait bannie à tout jamais de l'Ouest. Mais Lane, contrainte et forcée par un ignoble chantage, va devoir le franchir pour sauver son père.
        
Kat Falls signe avec Inhuman une dystopie efficace et surprenante! Si la base du récit manque certes un peu d'originalité, la suite est tout à fait captivante! D'abord, il y a les symptômes et les conséquences du virus qui donnent lieu à un univers et à des créatures merveilleuses. On est vite transportés dans ce monde où la nature a repris le dessus et où l'aventure est présente à chaque coin de rue en ruine! Ensuite, il y a les personnages : Lane, Everson et Rafe. Malgré quelques petits côtés agaçants, ce triangle amoureux fonctionne bien car ni les personnages, ni le lecteur, ne sont dupes de ce cliché! Enfin, le rythme de l'histoire qui monte, bien sûr, en crescendo, nous assure un moment de lecture des plus distrayants! Et comme toute bonne dystopie, deux autres tomes sont prévus! Vivement la suite!

Inhuman, Kate Falls, Milan, 2015