lundi 29 avril 2013

"Je veux être la grande / J'aime pas ma petite soeur" de Sébastien Joanniez

Après un court roman paru récemment dans la collection "dacOdac" :  Vampire, cartable et poésie qui m'avait laissée perplexe, Sébastien Joanniez revient avec un court texte, plutôt réussi, sur les relations (compliquées) entre soeurs!  

Je veux être la grande / J'aime pas ma petite soeur fait partie de ses textes de la collection "boomerang" des éditions du Rouergue qui peuvent se lire dans les deux sens! En se mettant successivement dans la peau de deux soeurs, Sébastien Joanniez produit deux monolgues qui mêlent humour et hargne où petite et grande se plaignent l'une de l'autre mais finalement se ressemblent tellement! Que l'on aie été l'aînée ou la cadette on se reconnaîtra forcément dans ses paroles qui fleurent bon l'amour vache.

"Elle se croit belle mais elle est moche!
Elle fait trop sa belle!
Tout le temps ça m'énerve!
Elle croit qu'elle sait tout parce qu'elle est grande!"

"Je sais que c'est mal.
J'essaie de l'aimer ma petite soeur.
Mais c'est plus fort que moi.
J'arrive pas à m'empêcher de la détester.
Mais je l'aime aussi des fois.
Quand je la vois pas."

Des phrases brèves, rythmées, qu'il faut lire à voix haute pour un meilleur effet, et qui disent tout des relations complexes entre soeurs lorsqu'on est enfants (et parfois même plus tard). Des relations faites essentiellement d'amour et de jalousie. On grandit ensemble, on se regarde, on se juge, on se compare, on s'adore, on se tape... En très peu de mots, l'auteur parvient à décrire toutes ces petites guerres quotidiennes qui, malgré tout, aident les enfants à se construire.

Je veux être la grande / J'aime pas ma petite soeur, de Sébastien Joanniez, 2013, Ed. du Rouergue, "boomerang"

mercredi 10 avril 2013

"Mamie Gangster", de David Walliams


Humour, cambriolage et soupe aux choux!!

Nouvelle idole des plus jeunes en matière de littérature, l'anglais David Walliams (Joe Millionnaire, Monsieur Kipu), frappe une nouvelle fois juste et fort avec son roman Mamie Gangster!
Ben,11 ans, fasciné de plomberie, a un gros problème dans la vie : les vendredis soirs qu'il doit passer chez sa grand-mère pendant que ses parents regardent leur émission favorite du type Danse avec les stars!! Ben trouve que sa grand-mère sent le chou, il ne supporte plus sa cuisine à base de chou, ses pets récurrents qui sentent aussi le chou, et les parties de scrabble qui n'en finissent pas... Bref, c'est un cauchemar pour lui! Pourtant, un soir, alors qu'il meure de faim car il n'a rien avalé du chou que sa grand-mère lui a cuisiné, Ben subtilise une boîte de gâteaux cachée au fond d'une armoire. Là, il tombe sur un véritable trésor : diamants, émeraudes et autres joyaux remplissent la fameuse boîte... Ben va alors comprendre que cette petite bonne femme qui sent le chou, n'est peut-être pas celle qu'il croit...
A la lecture des premières pages du livre, on imagine forcément la suite: Ben et la mamie vont devenir les meilleurs amis du monde, mamie est une superwoman qui va réaliser le casse du siècle, etc. Il n'en est rien (ou presque)! En fait, un retournement intéressant se produit au milieu du livre et fait de cette histoire, à priori caucasse, un récit touchant, tendre et plein de vérités! L'air de rien et avec son humour habituel, David Walliams aborde des sujets sensibles tels que la maladie, la solitude des personnes âgées, les préjugés, les relations familiales... Même si le trait est un peu forcé par moment, mais c'est le propre de ce type de romans, l'histoire n'en reste pas moins surprenante et très émouvante! De plus, le duo avec l'illustrateur Tony Ross fonctionne à merveille et rappel les riches heures Roald Dahl/Quentin Blake, Roald Dahl/Tony Ross!!

Mamie Gangster, David Walliams, ill. Tony Ross, Albin Michel, "Witty", 2013