vendredi 21 septembre 2012

"Princesse pas douée", Christian Oster

Il était une fois, une princesse qui n'était pas douée. Elle ne se sentait pas douée, mais pas douée du tout, et elle manquait cruellement de confiance en elle. Un beau jour, ses parents, qui n'étaient pas du tout compréhensifs et très impatients, l'envoyèrent à pieds se chercher un mari (comprenez, un prince charmant). Au bout d'un kilomètre, la princesse, exténuée, fit une pause au pied d'un arbre. C'est là, qu'elle fit la rencontre d'un ours, tombé d'une branche... Une fois la surprise passée (forcément, un ours qui tombe d'un arbre, c'est pas commun), elle lui exposa son problème. L'ours lui conseilla alors d'aller réveiller le prince d'ici (le nom de la ville où ils se trouvent, c'est pratique), qui dormait depuis six mois d'un profond sommeil...

Christian Oster, pour le plaisir des petits et des grands, s'amuse une fois de plus à détourner les contes, cette fois, avec les (toujours) charmantes illustrations de Delphine Perret. Dans Princesse pas douée, c'est surtout le conte de la Belle au bois dormant qui en prend pour son grade. Sauf que, dans cette histoire, il ne s'agit pas d'une princesse et d'un fuseau, mais d'un prince qui s'est coupé en se rasant...

"- Il faut essayer d'éveiller le Prince, reprit l'ours [...] - Et le coup du baiser? demanda la princesse. - Quel truc du baiser? s'étonna l'ours. - Le truc... se troubla la princesse, le truc, enfin, vous savez, le baiser qui... - Ah oui! fit l'ours. J'ai lu ça quelque part."

Alors, d'après vous, un baiser, ça fait toujours sortir un prince de son sommeil? L'avantage des contes de fée, même détournés, c'est qu'ils font toujours rêver. Et, alors que les petites filles peuvent continuer de croire tranquillement au prince charmant, Christian Oster en profite aussi pour livrer, à la fin, une petite morale de son cru: "... elle [la princesse] se trouvait de moins en moins pas douée, comme je l'ai dit, et à la fin elle se trouva juste un tout petit peu pas douée, mais pas spécialement douée non plus, parce que, ceci est la morale de l'histoire, il faut se sentir un tout petit peu nul, parfois, pour éviter de l'être complètement."

Et une morale comme celle-ci, ça peut faire que du bien, surtout quand on est un peu pas doués!

Princesse pas douée, Christian Oster, Ecole des Loisirs, "Mouche", 2012

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